57-QUI CASSE LES VERRES. . .

Publié le par Djipy

 

QUI CASSE LES VERRES . . .

Gilou et Mikou sont voisins mais sont surtout cousins.
Ils sont très différents malgré leurs liens du sang :
Gilou plus jeune est petit, trapu, musclé, râblé,
Mikou au contraire est grand et disproportionné
Long comme un jour sans pain, tout dégingandé !

« Double patte et Pâtachon » ricanaient les cornichons
Quand les deux compagnons, l’un trapu, l’autre maigrichon,
Devisaient en déambulant … et souvent en se gondolant ! 
_

Un jour, fini la rigolade : grand Mikou est dans la panade ;
A tenté de sonner du clairon, s’est acharné comme un bûcheron !
Sans résultat, en vain, pour finalement … se faire mal à l’aine !
Mikou est dans le pétrin, et sans bonne Samaritaine …

C’était chez un copain, habitant pas très loin :
Gilou le petit costaud va transporter l’éclopé,
Sur son dos de chameau, va traîner le blessé
Dont les pieds vont frotter sur la chaussée !
« Mais a-t-on idée d’un pareil échassier ? »
_
Dans l’immeuble 4 étages, Gilou loge au premier,
Mikou au dernier.
C’est facile pour se retrouver dans l’entrée
Qu’on appelle ‘’carré‘’.
Le bâtiment en forme de U libère ce carré parfait pour jouer :
Sauf qu’un ’’milliard’’ de fenêtres donnent sur ce carré !

Un jour, le grand Mikou tire un shoot un peu fou :
La balle monte au troisième niveau,
Cogne violemment, casse un carreau !
« Locataire alerté, fautif devra payer. »
___

Les mères de Gilou et Mikou sont très proches puisque sœurs ;
Mais la maman de Mikou gère moins bien sa maisonnée
Que sa sœur,
Et il arrive parfois qu’elle emprunte de l’argent, à qui ?
A sa sœur…!

Lors du shoot mémorable de Mikou, le petit Gilou est présent,
Mais bien incapable de réussir un ’’exploit’’ aussi peu reluisant :
Sa taille et ses jambes courtaudes
Interdisent ce coup ’’fracasseur‘’…
_

Pourtant, lorsque la mère de Mikou
Rembourse la dette à sa soeur,
Elle retient le prix que le vitrier 
A demandé pour la vitre cassée ! ! !
_
D’où drame des deux familles qui se recroquevillent !…
Finies les amicales soirées, les réveillons animés,
La guerre s’est installée . . . La paix jamais signée . . .

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Ça ressemble méchamment, mais sur un autre plan,
À ce qui, récemment, s’est passé au Liban !

Ce pays anéanti, ses immeubles démolis,
Leurs habitants tués, les ponts saccagés,
Les routes ravagées, les centrales incendiées,
Les réserves détruites, le pétrole en transit,
S’écoulant dans la mer, polluant pour longtemps,
Les plages et les rochers de la méditerranée !
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Le bouquet de ce feu d’artifice, le summum de cette injustice,
C’est que les auteurs de ces carnages interdisaient les secours
Proposés, pour limiter les dommages, par des pays alentours !
Il fallait se soumettre pour éviter un conflit
Et assister impuissant à ces ignominies !

(encouragées peut-être d‘outre-atlantique, par un mauvais génie !)
___

  Des semaines plus tard, quand l’essentiel du pays,
Et les forces vitales de cet état ont été anéanties,
Un semblant d’arrêt des combats, un compromis s’est instauré.

Aussitôt, des pays se sont de nouveau offerts pour rebâtir,
Et aider ce peuple meurtri à revivre, à reconstruire,
Pour nettoyer les plages, lessiver les rochers,
Dépolluer la mer, déminer les terres
Que les perfides envahisseurs avaient piégées, minées ! …

On sait depuis longtemps que se sont les enfants
Qui subissent souvent les dégâts de ces mines assassines,
Et ceci bien longtemps, hélas,
Après la fin de ces guerres mesquines !
___

J’aimerais savoir si les auteurs
 De ces infâmes carnages qu’on abomine
Ont livré aux états bénévoles
Les plans des champs infestés de mines ?

Ça pourrait éviter d’autres drames !
Mais je rêve et m’enflamme !

Ce n’est pas toujours
 Ceux qui cassent les verres qui les paient !

 

Djipy (19 septembre 2006)

Publié dans Sueurs glaciales

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